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VÉRITABLE HISTOIRE DE REVENANT

Quelque huit ou dix jours auparavant mon arrivée, toute la famille avait été éveillée en sursaut durant la nuit par un hurlement qui n’avait rien d’humain, et par des bruits de pas dans la maison. La servante et les enfants qui dormaient en haut, descendaient en criant. Le chien avait aussi entendu le bruit et avait furieusement aboyé, Lausier avait sauté de son lit, allumé une lampe, en entendant le hurlement, et avait aussi entendu des bruits de pas. Un fusil d’une main et la lampe de l’autre, il avait fait le tour de toutes les chambres et n’avait rien trouvé.

Chaque soir depuis, et vers la même heure, les pas et les coups recommençaient. Lausier et sa famille étaient tellement effrayés et harassés de la chose, qu’ils avaient décidé d’abandonner la maison, à moins d’un changement.

— Naturellement, ajouta le Père Arnaud, vous savez que c’est la maison où M. Le J. — se suicida il y a deux ans, et Lausier croit que c’est l’âme de LeJ. qui hante la maison. Il m’a prié de dire une grand’messe pour le repos de son âme. C’est une très bonne pensée de sa part, mais je ne crois pas que LeJ. soit pour quelque chose dans cette affaire. Maintenant, Alex, je sais que vous ne vous laissez pas facilement effrayer ; je voudrais bien que vous cherchiez et trouviez la cause de tout ceci.

Il m’insinue qu’il était possible qu’un voisin, sachant que Lausier était un tant soit peu superstitieux, avait essayé de l’effrayer.

Je lui promis que je ferais de mon mieux et que je le mettrais, dès le lendemain, au courant de ce qui pourrait arriver.

Là-dessus, lui souhaitant le bonjour, je repartis avec Lausier pour la station télégraphique.

Durant la soirée, une couple de voisins vinrent causer, mais il ne fut pas le moins du monde question