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Véritable histoire de revenant



AU printemps de 1898, je recevais instruction du surintendant des lignes télégraphiques du gouvernement de déblayer le terrain et de reconstruire quarante-sept milles de ligne entre Portneuf et Bersimis.

Le 1er avril j’arrivais à Bersimis. Un de mes amis, M. A. Lausier, était le télégraphiste en charge du bureau de répétition. Comme j’avais à passer quelques jours dans l’endroit, pour engager des hommes, et acheter des provisions, je me prévalus de l’obligeante offre de M. Lausier pour m’installer chez lui. Lui et sa famille de cinq personnes et une servante, occupaient une assez grande maison en bois qui avait ci-devant appartenu à la Compagnie forestière de Bersimis. C’était une bâtisse à deux étages, avec une annexe qui servait de dépense. Le rez-de-chaussée se composait de trois pièces : un petit salon, une salle à manger, une chambre à coucher et le bureau du télégraphe. Le deuxième étage comportait quatre chambres à coucher, dont l’une, dans l’encoignure nord de la maison, me fut assignée. L’entrée de ma chambre était juste à la tête de l’escalier. Celui-ci donnait sur la porte d’entrée à laquelle conduisait un petit passage. Une porte légère fermait l’escalier au pied.

Quelque peu fatigué d’une longue journée de marche je me retirai à bonne heure, et m’endormis promptement.

Vers 1 heure, je fus éveillé par un aboiement du chien de M. Lausier, un gros Terreneuve, qui était couché sur une carpette dans le petit salon. J’entendis aussi quelqu’un qui descendait l’escalier. Présumant