Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

du comte de Sérizy, chez lequel il avait fait des travaux autrefois, il épousa la fille unique d’un ancien fermier devenu millionnaire. À la mort de son frère Philippe, il hérita de son hôtel de la rue de Berlin, de sa terre de Brambourg et de son titre de comte (La Rabouilleuse. — Illusions perdues. — Un Début dans la Vie). Joseph Bridau fit des vignettes pour les œuvres de Canalis (Modeste Mignon). Il était étroitement lié avec Hippolyte Schinner, qu’il avait connu dans l’atelier de Gros (La Bourse). Un peu après 1830, il assistait chez mademoiselle des Touches à un raout où Henri de Marsay racontait son premier amour, et il prenait part à la conversation (Autre Étude de femme). En 1832, il entrait avec fracas chez Pierre Grassou, lui empruntait cinq cents francs et lui conseillait « d’aborder la nature » ou même de se jeter dans la littérature, puisqu’il ne pouvait être qu’un mauvais peintre. À cette même époque, Joseph Bridau peignait la salle à manger du château d’Arthez (Pierre Grassou). Ami de Marie Gaston, il fut l’un des deux témoins de son mariage avec Louise de Chaulieu, veuve de Macumer, en 1833 (Mémoires de Deux Jeunes Mariées). Il assista également au mariage de Steinbock avec Hortense Hulot, et, en 1838, à l’instigation de Stidmann, se cotisa avec Léon de Lora, afin de donner quatre mille francs au Polonais emprisonné pour dettes. Il avait fait le portrait de Josépha Mirah (La Cousine Bette). En 1839, chez madame de Montcornet, Joseph Bridau exaltait le talent et le caractère du statuaire Dorlange (Le Député d’Arcis).

Bridau (Flore Brazier, dame Philippe), née en 1787, à Vatan (Indre), connue sous le nom de « la Rabouilleuse », parce que son oncle l’employait ordinairement, dans son enfance, à battre, à « rabouiller » les ruisseaux où pouvaient se trouver des écrevisses. — Elle fut remarquée, à cause de sa grande beauté, par le docteur Rouget, d’Issoudun, et recueillie par lui en 1799 ; Jean-Jacques Rouget, fils du docteur, s’éprit d’elle, mais n’en obtint rien qu’à force d’argent ; elle s’éprit elle-même, en 1816, de Maxence Gilet, qu’elle introduisit dans la maison du vieux garçon, aux dépens duquel il vécut. L’arrivée de Philippe Bridau à Issoudun changea tout : Gilet fut tué en duel, et Rouget épousa, en 1823, la Rabouilleuse. Bientôt devenue veuve, elle se maria avec le soudard et