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Schirmer, Prussien jeune et blond, faux monnayeur, prit, à Paris, plusieurs noms d’emprunt, pendant les années 1840-41. Rue de Verneuil, hôtel du Cantal, il se fit passer pour un voyageur de commerce du nom de Raymond. Tombé sous la dépendance de Jacques Collin, Schirmer, devenu baron Werchauffen, séduisit, ou compromit, au moins, la comtesse de Trailles (née Beauvisage). La fortune de Schirmer cessa quand Jacques Collin, après avoir averti M. de Trailles, preuves épistolaires en mains, livra le malfaiteur allemand à la justice (La Famille Beauvisage).

Schmucke (Wilhelm), Allemand catholique, homme d’un grand sens musical, naïf, distrait, bon, candide, simple de mœurs, doux et probe de caractère. — Il fut, d’abord, maître de chapelle du margrave d’Anspach ; il avait connu l’étrange écrivain Hoffmann, de Berlin, en souvenir duquel il eut, plus tard, un chat appelé Mürr. Schmucke vint ensuite à Paris ; il y habitait, en 1835-36, un petit appartement sur le quai Conti, à l’angle de la rue de Nevers[1]. Précédemment, il donna, dans le quartier du Marais, des leçons d’harmonie très appréciées aux filles des Granville, par la suite mesdames de Vandenesse et du Tillet : il revit, plus tard, la première venant lui demander d’endosser des lettres de change destinées à sauver Raoul Nathan (Une Fille d’Ève). Schmucke fut aussi le professeur de Lydie Peyrade, avant son mariage avec Théodose de la Peyrade (Splendeurs et Misères des Courtisanes) ; mais, avec mesdames de Vandenesse et du Tillet, il regarda, comme la préférée de ses élèves, la future vicomtesse de Portenduère, mademoiselle Mirouet[2] (de Nemours), l’une de ses trois « Saintes-Céciles » qui se réunirent pour lui servir une rente viagère (Ursule Mirouet). L’ancien maître de chapelle, fort laid et de sénile apparence, obtint facilement accueil auprès des directrices de pensionnats de jeunes filles. Une distribution de prix le rapprocha de Sylvain Pons, qu’il aima promptement d’une affection payée de réciprocité (1834). Leur intimité les rassembla sous le même toit, rue de Normandie, comme locataires de C.-J. Pillerault (1836). Schmucke vécut neuf ans parfaitement heureux.

  1. Peut-être l’ancien logis de Napoléon Bonaparte.
  2. Ou Mirouët, l’orthographie exacte du nom est assez incertaine. — L’édition définitive donne néanmoins Mirouët.