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fut présenté par lui à madame Schontz, lorette en vogue, lui succéda dans un rez-de-chaussée luxueusement meublé, rue Blanche, et commença sa fortune comme vice-président d’une société horticole : après une séance d’ouverture dans laquelle il prononça un discours fabriqué par Lousteau et payé cinq cents francs, et où il se fit remarquer pour une fleur donnée par le juge Blondet, il obtint la décoration. Plus tard, il épousa madame Schontz, courtisane aspirant à devenir bourgeoise ; Ronceret comptait, par elle, devenir président de Cour et officier de la Légion d’honneur (Béatrix). Achetant un châle pour elle chez M. Fritot, en compagnie de Bixiou, Fabien du Ronceret assistait, vers 1814, à la comédie de la vente du châle Sélim à mistress Noswell (Gaudissart II).

Ronceret (Madame Fabien du), née Joséphine Schiltz, en 1805, femme du précédent ; fille d’un colonel de l’Empire ; orpheline de père et de mère, à neuf ans, elle fut mise à Saint-Denis, par Napoléon, en 1814, et resta dans cette maison d’éducation, comme sous-maîtresse, jusqu’en 1827 ; à cette époque, Joséphine Schiltz, qui était filleule de l’impératrice, aborda la vie aventureuse des courtisanes, à l’exemple de quelques-unes de ses compagnes, comme elle à bout de patience. Elle substitua alors un on à l’il paternel et devint madame Schontz. On la connut aussi sous le pseudonyme de la petite Aurélie. Vive, spirituelle, jolie et instruite, après avoir sacrifié à l’amour vrai, après avoir connu « des écrivains pauvres mais malhonnêtes », après avoir essayé de quelques riches niais, elle fut rencontrée, dans un jour de détresse, à Valentino-Musard[1], par Arthur de Rochefide, qu’elle fanatisa et qui, laissé par sa femme depuis deux ans, contracta avec elle une union libre. Ce faux ménage dura jusqu’au moment où Joséphine Schiltz fut épousée par Fabien du Ronceret. Pour se venger de l’abandon du marquis de Rochefide, elle lui donna une maladie spéciale qu’elle avait fait contracter à Fabien du Ronceret et qui atteignit aussi Calyste du Guénic. Durant sa vie galante, elle avait eu pour rivales, Suzanne de Val-Noble, Fanny Beaupré, Mariette, Antonia, Florine ; elle fut en relations avec Finot,

  1. Le Nouveau Cirque occupe actuellement, rue Saint-Honoré, l’emplacement de l’ancien Valentino.