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Corentin, lors de l’affaire du fictif enlèvement de Gondreville. Une sorte de ministère de la police lui fut confié en Hollande. Louis XVIII le consulta et l’occupa ; mais Charles X tint à l’écart cet habile serviteur. Peyrade, misérablement logé rue des Moineaux, se trouvait alors chargé d’une fille qu’il adorait, Lydie, née de relations avec la Beaumesnil (de la Comédie-Française). Des circonstances le rapprochèrent de Nucingen, qui l’employa à la recherche d’Esther Gobseck et le chargea de dépister l’entourage de la courtisane : la haute police, prévenue par le pseudo-abbé Carlos Herrera, intervint et ne permit pas une surveillance pour le compte de particuliers. Malgré la protection de son ami Corentin et malgré le talent de policier qu’il avait déployé sous les pseudonymes de Canquoëlle et de Saint-Germain (notamment lors de l’arrestation de F. Gaudissart), Peyrade eut le dessous dans cette lutte avec Jacques Collin. Sa transformation savante en nabab entreteneur de madame Théodore Gaillard exaspéra l’ancien forçat, qui, pendant la dernière année de la Restauration, se vengea et se défit de lui : sa fille Lydie fut enlevée, et Peyrade mourut empoisonné (Une Ténébreuse Affaire. — Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Peyrade (Lydie)[1]. — V. La Peyrade (madame Théodose de).

Phellion, né en 1780, mari d’une femme originaire du Perche, père de trois enfants dont deux fils, Félix et Marie-Théodore, et une fille devenue madame Barniol ; commis-rédacteur au ministère des finances (division de Flamet de la Billardière, bureau de Xavier Rabourdin), remplissait encore ces fonctions administratives à la fin de l’année 1824. Il soutenait Rabourdin, qui, du reste, le défendit souvent, habitait la rue du Faubourg-Saint-Jacques près des Sourds-Muets, enseignait l’histoire, la littérature et la morale élémentaire aux élèves de mesdemoiselles La Grave. La révolution de Juillet ne changea rien à ses habitudes. La retraite ne lui fit point quitter son quartier, où il resta domicilié au moins trente ans. Il acheta dix-huit mille francs une petite maison, impasse des Feuillantines[2], l’occupa,

  1. Sous le titre de Lydie, en 1882, une partie de la vie de la fille de Peyrade a été mise à la scène au théâtre des Nations (aujourd’hui Théâtre de Paris) ; mais l’auteur ne publia point la pièce.
  2. Aujourd’hui, rue des Feuillantines.