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trois ans, de cent louis que fort secrètement lui passa Corentin. Le chef de la police du royaume y joignait, mystérieusement encore, une exhortation : celle de prendre la carrière judiciaire ; mais, d’abord, le journalisme tenta M. de la Peyrade, qui fit de la politique et fut un des rédacteurs d’une feuille ayant Cérizet comme gérant. La disparition de cette gazette laissa de nouveau Théodose très misérable. Néanmoins il put commencer et poursuivre son droit, Corentin, toujours caché, payant les frais d’études. M. de la Peyrade, une fois licencié, devint avocat, et, professant un socialisme catholique, devant la justice de paix du XIe ou XIIe arrondissement, plaida volontiers la cause des pauvres. Il occupait, rue Saint-Dominique-d’Enfer, le troisième étage de la maison des Thuillier. Entre les mains de Dutocq et de Cérizet, créanciers difficultueux dont il subissait la pression, Théodose conçut désormais le plan, et voulut épouser la fille adultérine de M. Thuillier, mademoiselle Céleste Colleville, mais il eut à lutter contre l’amour de Félix Phellion et, malgré le triple soutien péniblement acquis de madame Colleville et de M. et mademoiselle Thuillier, il échoua devant les manœuvres de Corentin. Son mariage avec Lydie Peyrade répara ses anciens torts involontaires. Successeur de Corentin, il obtint en plus la direction de la police du royaume (1840) (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Petits Bourgeois).

La Peyrade (Madame de), cousine germaine et femme du précédent, née Lydie Peyrade vers 1810, fille naturelle du policier Peyrade et de mademoiselle Beaumesnil, passa sa première jeunesse successivement en Hollande et à Paris, dans la rue des Moineaux, d’où l’arracha la vengeance de Jacques Collin, sur la fin de la Restauration. — Légèrement éprise alors de Lucien de Rubempré, elle fut jetée dans une maison publique, tandis que Peyrade se mourait. Elle en sortit folle. Son cousin germain, Théodose de la Peyrade l’y avait possédée fortuitement et sans la connaître. Corentin se fit le père d’adoption de la démente, qui était musicienne et chanteuse des plus remarquables. Rue Honoré-Chevalier (1840), il prépara le mariage et la guérison de sa pupille (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Petits Bourgeois).