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Gruget (Madame Étienne), née dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. — Vers 1820, passementière, à Paris, dans la rue des Enfants-Rouges[1], au numéro 12, elle protégea, soigna et cacha chez elle Gratien Bourignard, amant de sa fille Ida, qui se noya volontairement : Bourignard était père de madame Jules Desmarets (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants). Devenue garde-malade, vers la fin de 1824, madame Gruget veillait le chef de division Athanase Flamet de la Billardière agonisant (Les Employés). En 1828, elle exerçait le même métier pour dix sous par jour, la nourriture comprise. Elle assistait alors, Chaussée-d’Antin, rue du Houssay ou du Houssais[2], les derniers moments de la comtesse Flore Philippe de Brambourg, non encore transportée à la maison Dubois (La Rabouilleuse).

Gruget (Ida), fille de la précédente ; vers 1820, couturière en corsets, à Paris, rue de la Corderie du Temple, no 14 ; employée par madame Meynardie. — Elle était aussi — du moins pendant cette année — la maîtresse de Gatien Bourignard. Passionnément jalouse, elle fit, avec irréflexion, du scandale chez Jules Desmarets, gendre de son amant. Elle se noya ensuite, par désespoir amoureux, et fut enterrée dans un petit cimetière d’un village de Seine-et-Oise (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).

Gua Saint-Cyr (Madame du), malgré l’invraisemblance créée par l’âge, en 1799, passa un moment pour la mère d’Alphonse de Montauran. Elle avait été mariée et se trouvait alors veuve ; Gua n’était pas le véritable nom de cette femme. Elle fut la dernière maîtresse de Charette et, jeune encore elle-même, le remplaça par le tout jeune Alphonse de Montauran. Madame du Gua se montra jalouse, et jusqu’à la férocité, de mademoiselle de Verneuil. L’une des premières escarmouches vendéennes de 1799, organisée par madame du Gua, fut malheureuse et ridicule : l’ancienne « jument de Charette » fit piller l’argent du courrier de Mayenne à Fougères ; or, cet argent lui était précisément envoyé par sa mère (Les Chouans).

  1. C’est aujourd’hui la partie de la rue des Archives allant de la rue Pastourelle à la rue Portefoin.
  2. Partie actuelle de la rue Taitbout comprise entre les rues de Provence et de la Victoire.