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Graslin et eut sans doute connaissance de la tragique affaire Tascheron (Le Curé de Village).

Grandemain était, à Paris, en 1822, clerc d’avoué chez maître Desroches, dont l’étude pouvait alors posséder aussi Godeschal, Marest, Oscar Husson (Un Début dans la Vie).

Grandet (Félix), de Saumur, né entre 1745 et 1749. — Maître tonnelier aisé, convenablement instruit, il épousa, dans les premiers temps de la République, la fille d’un riche marchand de planches, dont il eut, en 1796, un enfant, Eugénie. Avec la réunion des capitaux amassés, Félix Grandet acheta fort bon marché les plus beaux vignobles de l’arrondissement de Saumur, ainsi qu’une vieille abbaye et plusieurs métairies. Sous le Consulat, il devint successivement membre de l’administration du district et maire de Saumur ; mais l’Empire, qui le supposait jacobin, lui retira cette dernière fonction, bien qu’il fût l’homme le plus imposé de la ville. Sous la Restauration, le despotisme de son avarice extraordinaire troubla sa vie de famille. Son frère cadet, Guillaume, fit faillite et se tua, en chargeant Félix de la liquidation de ses affaires et en lui confiant son fils Charles, accouru, inconscient du désastre paternel. Eugénie aima son cousin et lutta contre l’avide parcimonie de Grandet, qui arrangea pour ses avantages particuliers la déconfiture de son frère. Le combat entre Eugénie et son père brisa madame Félix Grandet. Les phases du terrible duel furent violentes et nombreuses. La passion de Félix Grandet s’armait de ruse et de volonté opiniâtre. La mort seule eut raison du tyran domestique. Une paralysie l’emporta, octogénaire et dix-sept fois millionnaire, en 1827 (Eugénie Grandet).

Grandet (Madame Félix), femme du précédent, née vers 1770, fille d’un riche marchand de planches, M. de la Gaudinière, se maria, dans le commencement de la République et mit au monde son unique enfant, Eugénie, en 1796. — Elle enrichit considérablement, en 1806, la communauté matrimoniale avec les deux très importantes successions de sa mère et de M. de la Bertellière, son grand-père maternel. Personne pieuse, effacée, insignifiante, courbée sous le joug domestique, madame Grandet ne dut jamais quitter Saumur