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César Birotteau. — Les Employés. — Les Comédiens sans le savoir).

Gobseck (Sarah van), dite la belle Hollandaise. — Signe particulier : dans la famille Gobseck (dans la maison des Marana, également), la lignée féminine conserve toujours la première désignation patronymique. Ainsi Sarah van Gobseck était la petite-nièce de Jean-Esther van Gobseck. — Cette prostituée, mère d’Esther, autre femme galante, avait les mœurs et la nature des filles de Paris ; elle conduisit à la faillite le notaire des Birotteau, maître Roguin, et se vit, elle-même, ruinée par Maxime de Trailles, qu’elle adora et nourrit quand il était simple page de Napoléon Ier. Elle mourut dans une maison du Palais-Royal ; saisi d’un amoureux accès de folie furieuse, un capitaine l’y assassina (décembre 1818). L’événement fit du bruit ; Juan et Francis Diard en parlaient alors et le commentaient. Le souvenir de Sarah Gobseck lui survécut. Le Paris du boulevard, aussi bien en 1824 qu’en 1839, citait volontiers les prodigalités et l’orageuse existence de la courtisane (Gobseck. — César Birotteau. — Les Marana. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Le Député d’Arcis).

Gobseck (Esther van), née en 1805, d’origine juive, fille de la précédente et arrière-petite-nièce de Jean-Esther van Gobseck. — Elle exerça longtemps à Paris le métier de sa mère, qu’elle commença de bonne heure et dont elle connut les divers hasards. Elle eut promptement un surnom significatif, celui de la Torpille. Elle fut quelque temps un des « rats » de l’Académie royale de musique et compta parmi ses entreteneurs Clément Chardin des Lupeaulx ; fort gênée en 1823, elle faillit quitter Paris et gagner Issoudun, où, dans un but machiavélique, Philippe Bridau l’aurait donnée comme maîtresse à Jean-Jacques Rouget, sur la recommandation collective de Nathan, Florine, Bixiou, Finot, Mariette, Florentine, Giroudeau, Tullia. L’affaire manqua ; Esther Gobseck s’échoua dans la maison de tolérance de madame Meynardie, qu’elle abandonna vers la fin de 1823. Une soirée de sortie, passée au théâtre de la Porte-Saint-Martin, réunit fortuitement Esther et Lucien Chardon