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Gigonnet, pittoresque et significatif surnom de Bidault. — Voir ce nom.

Giguet (Colonel), peut-être originaire d’Arcis-sur-Aube, où, d’ailleurs, il se retira ; l’un des frères de madame Marion. — Officier des plus estimés de la grande armée ; caractère probe et délicat ; onze ans simple capitaine d’artillerie dans la garde, chef de bataillon en 1813, major en 1814 ; par attachement pour Napoléon, il refusa de servir les Bourbons après la première abdication et donna de telles preuves de dévouement en 1815, qu’il eût été banni sans le comte de Gondreville, dont le crédit lui obtint une pension de retraite avec le grade de colonel. Vers 1806, il avait épousé l’une des filles d’un riche banquier de Hambourg, qui lui donna trois enfants et mourut en 1814. Giguet perdit en outre, de 1818 à 1825, les deux cadets, auxquels survécut, seul, un fils du nom de Simon. Bonapartiste et libéral, le colonel fut, pendant la Restauration, président du comité directeur d’Arcis et y fraya avec les chefs des familles Grévin, Beauvisage, Varlet, notabilités du même bord. Il abandonna la politique militante, lorsque ses idées triomphèrent, et, sous le règne de Louis-Philippe, il devint un horticulteur émérite, le créateur de la fameuse rose Giguet. Néanmoins, le colonel restait le dieu du très influent salon de sa sœur, où il parut, surtout au moment des élections législatives de 1839. Dans les premiers jours de mai de cette année, le petit vieillard, admirablement conservé, présida, chez Frappart, une réunion électorale ; candidats en présence : son propre fils, maître Simon Giguet ; Philéas Beauvisage ; Sallenauve-Dorlange (Le Député d’Arcis).

Giguet (Colonel), frère du précédent et de madame Marion, était brigadier de gendarmerie à Arcis-sur-Aube, en 1803. — Il passa lieutenant en 1806. Comme brigadier, Giguet fut un des hommes les plus avisés de la légion. Le commandant de Troyes l’avait signalé aux policiers de Paris, Peyrade et Corentin, chargés de surveiller les manœuvres des Simeuse et des Hauteserre qui aboutirent à la perte des jeunes royalistes par les conséquences du fictif enlèvement de Gondreville. Pourtant, une adroite machination du petit François Michu empêcha d’abord le brigadier Giguet de saisir les conspirateurs dont il flairait la retraite. Promu lieutenant, il réussit