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Fischer (Lisbeth), dite la cousine Bette, née en 1796. — Élevée en paysanne ; sacrifiée, dans son enfance, à sa cousine germaine, la jolie Adeline, qui était dorlotée par toute la famille. En 1809, appelée à Paris par le mari d’Adeline, elle entra en apprentissage chez les fameux Pons frères, brodeurs de la cour impériale. Devenue très habile ouvrière, elle était sur le point de s’établir, lorsque l’Empire fut renversé. Lisbeth Fischer, restée républicaine, avait un caractère rétif, capricieux, indépendant et d’une inexplicable sauvagerie. Elle refusa toujours de se marier : elle repoussa successivement un employé du ministère de la guerre, un major, un entrepreneur de vivres, un capitaine en retraite et un passementier enrichi dans la suite. Le baron Hulot l’avait surnommée la Chèvre. Demeurant rue du Doyenné[1], où elle travaillait pour Rivet, successeur des Pons, elle y fit la connaissance de son voisin Wenceslas Steinbock, un Livonien exilé, qu’elle arracha à la misère et au suicide, mais qu’elle surveillait avec une jalousie étroite. Hortense Hulot chercha et réussit à voir le Polonais : un mariage s’ensuivit, dont la cousine Bette conçut un ressentiment profond, dissimulé adroitement, mais qui eut des effets terribles. Par elle, Wenceslas fut introduit chez l’irrésistible madame Marneffe, et le bonheur du jeune ménage se vit détruit ; il en arriva de même pour le baron Hulot, dont Lisbeth favorisa, en secret, l’inconduite. Lisbeth Fischer mourut, en 1844, d’une phthisie pulmonaire, mais surtout du chagrin de voir la famille Hulot reconstituée et réunie. Les parents de la vieille fille ignorèrent toujours ses ténébreuses manœuvres ; ils l’entourèrent, la soignèrent et la pleurèrent comme « l’ange de la famille ». Mademoiselle Fischer décéda rue Louis-le-Grand, après avoir successivement habité à Paris les rues du Doyenné, Vaneau, Plumet[2] et du Montparnasse, où elle tint le ménage du maréchal Hulot, dont elle rêva de porter légitimement la couronne comtale et dont elle crut devoir prendre le deuil (La Cousine Bette).

Fitz-William (Miss Margaret), fille d’un noble et riche Irlandais qui était l’oncle maternel de Calyste du Guénic et ainsi cou-

  1. Rue que l’achèvement du Louvre détruisit vers 1855.
  2. Aujourd’hui rue Oudinot.