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de son patron, il acheta pour cinq mille sept cents francs le fonds de la Reine des Roses et s’y enrichit. Sous le règne de Louis-Philippe, il vivait de ses rentes. Capitaine, puis chef de bataillon dans la garde nationale, officier de la Légion d’honneur, enfin maire de l’un des arrondissements de Paris, c’était un très gros personnage. Il avait épousé la fille d’un fermier de la Brie ; devenu veuf en 1833, il se livra au plaisir, entretint Josépha, qui lui fut enlevée par son ami le baron Hulot, essaya de séduire madame Hulot pour se venger et « protégea » Héloïse Brisetout. Ensuite il s’éprit de madame Marneffe, l’eut pour maîtresse, et l’épousa, lorsqu’elle devint veuve, en 1843. Dans la même année, en mai, Crevel et sa femme moururent d’une horrible maladie qui avait été communiquée à Valérie par un nègre appartenant au Brésilien Montès. Crevel demeurait, en 1838, rue des Saussaies ; en même temps, il était propriétaire d’une petite maison rue du Dauphin[1], où il avait fait aménager un appartement secret pour recevoir madame Marneffe ; il céda cette maison à Maxime de Trailles. Crevel posséda ensuite : un hôtel rue Barbet de Jouy ; la terre de Presles achetée à madame de Sérizy au prix de trois millions. Il se fit alors nommer membre du conseil général de Seine-et-Oise. — Il eut de son premier mariage une fille unique, Célestine, mariée à Victorin Hulot (César Birotteau. — La Cousine Bette). En 1844-1845, Crevel possédait une part dans la commandite du théâtre dont Gaudissart était le directeur (Le Cousin Pons). L’astre Crevel entraînait dans son orbite un satellite, Philéas Beauvisage, qui tâchait d’imiter en tout ce personnage triomphant (Le Député d’Arcis. — La Famille Beauvisage).

Crevel (Célestine), fille issue du premier mariage du précédent. — V. Hulot (madame Victorin).

Crevel (Madame Célestin), née Valérie Fortin en 1815, fille naturelle du comte de Montcornet, maréchal de France, épousa, en premières noces, Marneffe, employé au ministère de la guerre, qu’elle trompait avec l’agrément du bureaucrate, et, en secondes, Célestin Crevel. Elle eut de Marneffe un fils légitime, garçonnet chétif et repoussant, prénommé Stanislas. Amie intime de Lisbeth Fischer, qui

  1. Partie de la rue Saint-Roch actuelle, allant de la rue de Rivoli à la rue St-Honoré.