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de Sallenauve. — La Famille Beauvisage). Outre le pseudonyme de Monsieur Jules, sous lequel il fut connu de Catherine Goussard, Jacques Collin prit encore un moment le nom anglais de William Barker, créancier de Georges d’Estourny. Sous ce nom, il trompait le rusé Cérizet et se faisait endosser des billets par l’homme d’affaires (Splendeurs et Misères des Courtisanes). Il fut encore surnommé « Trompe-la-mort ».

Collin (Jacqueline), tante de Jacques Collin, qu’elle avait élevé ; née à Java. — Dans sa jeunesse, maîtresse de Marat, ensuite liée avec le chimiste Duvignon, condamné à mort, en 1790, pour crime de fausse monnaie. Dans cette intimité, elle avait acquis de dangereuses connaissances en toxicologie. Marchande à la toilette, de 1800 à 1805, elle subit deux ans de prison, de 1806 à 1808, pour avoir livré des mineures à la débauche. De 1824 à 1830, mademoiselle Collin aida fort à la vie aventureuse et hors la loi de Jacques, dit Vautrin. Elle excellait dans les déguisements. En 1839, entrepreneuse de mariages rue de Provence, sous le nom de madame de Saint-Estève. Elle empruntait souvent aussi le nom de madame Nourrisson, son amie, qui, sous Louis-Philippe, faisait de semblables commerces plus ou moins louches, rue Neuve-Saint-Marc[1]. Elle fut en relations avec Victorin Hulot, pour le compte de qui elle organisa la perte de madame Marneffe, maîtresse, puis femme de Crevel. Sous le nom d’Asie, Jacqueline Collin servit d’excellente cuisinière à Esther Gobseck, qu’elle surveillait par ordre de Vautrin. En 1845, elle passa en Italie avec son chimiste Duvignon (Lanty), retrouvé, fit avec lui partie d’une nouvelle association de faux monnayeurs, et, devenue prisonnière de la police locale, s’empoisonna et mourut sous les yeux de son neveu (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin. — La Cousine Bette. — Les Comédiens sans le savoir. — Le Comte de Sallenauve. — La Famille Beauvisage).

Collinet, musicien en renom, dirigea l’orchestre du célèbre bal donné par César Birotteau le dimanche 17 décembre 1818 (César Birotteau).

  1. Devenue rue Saint-Marc tout court. La rue Neuve-Saint-Marc allait de la rue Richelieu à la place Boieldieu.