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INTRODUCTION


Êtes-vous balzacien déterminé — comme disait déjà le Gautier des Jeune France, au lendemain de l’apparition de cette épopée rabelaisienne et mystique, la Peau de chagrin ? Avez-vous éprouvé, en lisant au collège et clandestinement quelque tome dépareillé de la Comédie humaine, une sorte d’exaltation qu’aucun livre ne vous avait procurée auparavant, que bien peu vous ont procurée depuis ? Avez-vous rêvé, à cet âge où l’on vendange à l’avance tous les fruits de l’arbre de la vie — encore à fleurir, — oui, avez-vous rêvé d’être Daniel d’Arthez et de vous couvrir de gloire à force d’œuvres, pour être consolé un jour de toutes les tristesses d’une jeunesse pauvre par la sublime Diane, duchesse de Maufrigneuse, princesse de Cadignan ? Ou bien, plus ambitieux et moins littéraire, avez-vous souhaité de voir, nouveau Rastignac, les portes de la haute vie ouvertes devant vos convoitises par la clef d’or suspendue au bracelet de Delphine de Nucingen ? Romanesque, avez-vous soupiré vers l’angélique tendresse d’une Henriette de Mortsauf et savouré en songe les innocentes émotions des bouquets cueillis, des chagrins écoutés,