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maintiennent la force des lois par un exercice assidu de leurs fonctions. En voilà assez pour ce qui concerne l’administration générale de la ferme.

IV

Quels vases sont nécessaires pour les provisions et les conserves salées.

IV. [1]. Maintenant nous allons donner des préceptes sur les autres choses dont nous ne nous sommes pas occupés dans les livres précédents, parce que nous nous réservions d’en parler en traitant des fonctions de la métayère. Afin de garder un certain ordre, nous commencerons par le printemps, parce qu’alors les cultures étant en état et l’ensemencement des trémois terminé, le temps qui reste inoccupé s’offre pour exécuter ce que désormais nous allons enseigner.

[2] Il est de tradition que les auteurs carthaginois et grecs, et même les romains, n’ont pas négligé le soin des petites choses : car Magon le Carthaginois et Amilcar (que Mnaséas et Paxamus, écrivains grecs qui ne sont pas sans réputation, paraissent avoir suivis, comme l’ont fait aussi ceux de notre nation, tels que M. Ambivius, Ménas Licinius et même C. Matius, quand après les guerres ils ont eu quelque loisir) n’ont pas dédaigné de payer une sorte de tribut à ce qui concerne la nourriture des hommes : ils ont pris soin de former par leurs préceptes d’habiles boulangers, des cuisiniers et même des économes.

[3] Tous ces auteurs ont trouvé convenable que tous ceux qui s’adonnent à ces emplois soient chastes et continents, parce qu’il importe surtout que les boissons et les aliments ne soient touchés que par des impubères, ou au moins par des personnes qui s’abstiennent tout à fait de l’acte vénérien ; et que, si un homme ou une femme mariés s’occupent des provisions, ils doivent se laver, avant d’y porter la main, dans une rivière ou toute autre eau courante.