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qui préparent la nourriture des gens, et veillera à ce qu’on tienne propres la cuisine, les bouveries et les crèches, ainsi que les infirmeries, lors même qu’elles ne renferment pas de malades : ces infirmeries seront de temps en temps aérées et nettoyées, afin que, lorsque le cas l’exigera, les gens qu’on y dépose les trouvent bien tenues, bien propres et salubres.

[9] Elle sera présente lorsque les écènomes et ceux qui ont la garde des celliers auront quelque chose à peser ou à mesurer ; et aussi quand les pâtres trairont le lait dans les étables ou feront teter les agneaux ou les autres jeunes bêtes ; elle assistera à la tonte des laines, qu’elle recueillera avec soin, et comptera les toisons pour s’assurer que le nombre en est égal à celui des moutons ; elle veillera à ce que les gens qui ont soin de l’intérieur exposent les meubles à l’air, enlèvent la rouille des instruments qu’ils doivent tenir propres et brillants, et donnent aux ouvriers, pour qu’ils les mettent en état, ceux des outils qui ont besoin de réparation.

[10] Enfin, toutes ces choses étant ainsi réglées, je pense que ces dispositions ne seront profitables qu’autant que, comme je l’ai dit, le métayer très souvent, et le maître ou la maîtresse quelquefois, jetteront un coup d’œil et veilleront à ce que l’ordre établi soit conservé. C’est ce qu’on a aussi observé toujours dans les villes bien policées, dont les chefs et les notables ne croyaient pas avoir fait assez en ayant de bonnes lois, tant qu’ils n’avaient pas pour leur exécution établi des citoyens très diligents, que les Grecs appellent nomophylaques,

[11] et dont l’office est de donner des louanges, même de décerner des honneurs à ceux qui obéissent à la loi, et de frapper de punitions ceux qui l’enfreignent. C’est justement ce que font encore maintenant les magistrats, qui