Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 3, trad Du Bois, 1845.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée

que nous donnons en ce moment à la métayère. Toutefois ses soins ne doivent pas avoir pour unique objet de garder sous la clef les choses qu’elle a reçues pour les mettre en sûreté à la maison ; elle doit encore de temps en temps en faire la revue et les examiner avec soin, pour éviter que les meubles et les vêtements ne se détériorent dans leur dépôt, et que les provisions ou les ustensiles n’aient à souffrir de son inattention et de sa paresse.

[6] Dans les journées pluvieuses ou pendant les froids et les frimas, lorsqu’une femme ne peut se livrer en plein air aux travaux champêtres, la métayère doit s’occuper des ouvrages de laine, et en avoir d’avance de peignée, pour qu’elle puisse plus facilement faire par elle-même ce travail ou le donner à exécuter : car il ne sera pas niai que l’on confectionne à la maison ses propres vêtements, ceux des gens qu’on y emploie et des esclaves les plus considérés, afin que les comptes à rendre au père de famille soient moins chargés.

[7] En outre, elle devra toujours s’assurer, après le départ des travailleurs, si, des esclaves qui doivent aller aux champs, quelques-uns, comme il arrive quelquefois, se cachant dans la maison, n’ont pas trompé la vigilance du maître : dans ce cas, elle s’informera de la cause de leur oisiveté, et s’assurera si c’est pour cause de maladie qu’il sont restés, ou s’ils se sont cachés par paresse. Quand bien même elle aurait découvert qu’ils feignent d’être malades, elle les conduira à l’infirmerie sans retard : car il y a plus d’avantage à laisser reposer un ou deux jours, en le surveillant, un homme fatigué, que de l’exposer à contracter une véritable maladie, accablé qu’il serait par un excès de travail.

[8] Enfin cette femme restera le moins qu’elle pourra dans la même place, car sa charge n’est pas sédentaire ; au contraire, tantôt elle devra se mettre au métier à toile, et, si elle est la plus habile, y donner des leçons, sinon en recevoir de l’ouvrier qui a plus de savoir ; tantôt elle surveillera ceux