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batte du pied, en conspirant en quelque sorte à s’accorder, cette harmonie des voix non seulement produit quelque chose de flatteur et de doux pour les chanteurs, mais charme aussi du plaisir le plus vif les spectateurs et les auditeurs.

[5] Il en est de même dans une armée : ni le soldat ni le général ne sauraient faire leurs évolutions, sans ordre et sans une bonne disposition, et si les hommes armés étaient confondus avec ceux qui ne portent point d’armes, les cavaliers avec les fantassins, et la cavalerie mêlée avec les chariots. La même nécessité de prépara-tifs et d’ordre est aussi de la plus grande importance sur les navires : car, s’il survient une tempête, et que tout dans le vaisseau se trouve à sa place, l’homme de service présente sans embarras chaque agrès qui se trouve en son lieu, lorsque le chef en fait la demande.

[6] Si le bon ordre a tant de pouvoir, soit sur les théâtres, soit dans l’armée, soit dans un vaisseau, il n’est pas moins évident que les soins de la métayère doivent se porter sur l’arrangement et la bonne disposition des objets qu’elle doit serrer. On voit effectivement avec plus de facilité chaque chose, quand elle est placée au lieu qui lui est assigné ; et quand par hasard quelque objet ne s’y trouve pas, la place vide avertit elle-même de faire la recherche de ce qui manque. D’ailleurs, si quelque objet a besoin d’être soigné ou réparé, on a moins de peine à s’en apercevoir, s’il occupe sa place ordinaire. M. Cicéron, qui sur ce point asuivi l’autorité de Xénophon, introduit à ce propos dans son Économique Ischomaque donnant ainsi les détails de cette matière à Socrate qui s’en informe.

III

Distribution des ustensiles, et placement des meubles.

III. [1] Après avoir préparé les emplacements convenables, le premier soin est d’y distribuer les ustensiles et les meubles. D’abord on met à part les effets dont on a