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LA MÉTAYÈRE.

Soins des affaires de la maison, et préceptes sur les choses que la métayère doit exécuter.

1. [1] Pour suivre l’ordre que nous avons commencé d’observer dans le volume précédent, nous dirons que cette femme doit être jeune, sans être pourtant à la fleur de l’âge, pour les raisons que nous avons données en parlant de l’âge du métayer. Elle doit avoir aussi une santé florissante, et n’être ni trop laide ni trop belle : car sa force doit lui permettre de supporter les veilles et les autres fatigues, et sa difformité ne point être pour son mari un sujet de dégoût, pas plus que sa beauté un motif de paresse.

[2] C’est pourquoi il faut veiller à ce que nous n’ayons pas plus un métayer coureur et qui prenne en aversion son ménage, qu’un nonchalant qui reste toujours à la maison et qui soit toujours dans les bras de sa femme. Ce que nous venons de dire n’est pas tout ce qu’on doit observer à l’égard de la métayère :

[3] car il faudra principalement considérer si elle n’est pas adonnée au vin, à la gourmandise, à la superstition, au sommeil, au libertinage, et si elle est assez soigneuse pour se souvenir de ce qu’elle a fait et pour songer à ce qu’elle doit faire, de manière à pouvoir suivre à peu près les règles que nous avons prescrites pour le métayer. En effet, la plupart des obligations s’appliquent également au mari et à la femme : ils devront donc aussi bien l’un que l’autre éviter le mal qu’espérer la récompense de leur bonne conduite. Au surplus la métayère s’occupera assez pour que le métayer n’ait à faire dans la maison