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On entourera de haies les vergers et les jardins, qui devront être à proximité, et dans un emplacement où on puisse les faire profiter des écoulements des fumiers de la basse-cour, des bains, et des lies provenant de l’expression des olives : car les légumes et les arbres se trouvent bien des aliments de cette nature.

Des obligations du père de famille.

VII. Toutes ces choses se trouvant ou ayant été ainsi disposées, les soins principaux du maître seront réclamés par quelques autres objets, et principalement par le personnel de son exploitation : il se compose des fermiers et des esclaves, soit libres, soit enchaînés. Il traitera les premiers avec affabilité, se montrera doux, et plus exigeant pour le travail que pour le payement des fermages : cette manière d’agir les blesse moins, et est plus avantageuse en tout. En effet, lorsqu’une terre est soigneusement cultivée, le fermier doit toujours y faire des bénéfices, à moins de force majeure, comme orage ou pillage. Hors ce cas, le fermier n’oserait demander la remise de l’arriéré. Le maître ne doit pas, non plus, être tenace au point de faire remplir strictement en chaque chose les obligations contractées envers lui, telles que le payement des fermages, la livraison du bois et autres menues redevances qu’il a droit d’exiger, mais dont l’acquittement cause au fermier plus de dérangement qu’elles ne lui occasionnent de dépense. En général, il ne faut pas toujours réclamer ce à quoi l’on a droit ; car nos ancêtres regardaient la grande rigueur du droit comme la plus grande des tyrannies. Il ne faut cependant pas montrer trop d’indulgence ; car, comme le disait avec raison l’usurier Alphius, les meilleures obligations deviennent mauvaises faute d’être exigées à leur échéance. De nos jours, j’ai entendu dire à L. Volusius,