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pourra recevoir le souffle du vent d’été, et moins il aura à souffrir des tempêtes de la mauvaise saison, en même temps que dès le matin le soleil y liquéfiera les rosées glacées. D’ailleurs on considère comme à peu près pestilentielle toute position arrière du soleil et des vents chauds, en l’absence desquels aucune autre chose ne saurait dessécher ni ressuyer la glace des nuits, et tout ce qui s’est couvert de rouille ou d’ordures : choses pernicieuses aux hommes, aux animaux, aux plantes et à leurs fruits. Quiconque veut bâtir sur un terrain déclive, doit toujours commencer par le point le plus bas du sol, parce que les fondations jetées dans ce renfoncement, non seulement supporteront facilement leur muraille, mais aussi serviront de contre-fort et de soutènement à ce qu’on construira bientôt sur le point supérieur, s’il convient d’accroître la bâtisse. En effet, ce qui aura été établi dans la partie inférieure opposera une puissante résistance à ce qui, par la suite, sera édifié au-dessus ; tandis que si l’on commence vers le sommet du coteau à établir les fondations, elles auront à supporter leur propre poids, et tout ce que l’on ajoutera au-dessous s’entr’ouvrira et présentera des lézardes. Toutes les fois qu’on relie des constructions nouvelles à de vieilles, et du neuf à des ruines, le vieux bâtiment, surchargé par celui qui s’élève, finit par céder à son poids, et ce qui, bâti d’abord, menace de crouler, se dégrade peu à peu et entraîne le tout dans sa chute. Il faut donc éviter ce vice de construction dès que l’on commence à jeter ses fondations.