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En effet, cette branche restée en quelque sorte immobile à sa place, pousse vigoureusement, tandis que l’arbre, transplanté après avoir été arraché avec ses racines, souffre pendant deux ans de cette opération. Aussi, d’après cette observation, a-t-on jugé avantageux de former un bois de cette espèce plutôt par le semis que par la plantation enracinée. D’après les intervalles que nous avons déterminés ci-dessus pour l’ensemencement des châtaignes, un jugère en recevra deux mille huit cent quatre-vingts, qui produiront aisément douze mille échalas, ainsi que le dit Atticus. En effet, les branches coupées près du tronc fournissent ordinairement quatre échalas de fente, et les branches secondaires du même arbre, fendues aussi, en donnent deux : ces espèces de soutiens, ainsi fendus, ont plus de durée que les pieux ronds. La culture du châtaignier, en ce qui concerne sa plantation et ses labours, est la même que pour la vigne. On l’émonde à deux airs, même à trois, et, au commencement du printemps, ou y applique deux fois le fer pour l’exciter à prendre de la hauteur.

On peut aussi semer le chêne par le même procédé ; mais on le coupe deux ans plus tard que le châtaignier. Aussi est-il raisonnable, pour gagner du temps, de semer de préférence ce dernier, à moins qu’on ne possède des montagnes buissonneuses et graveleuses, et de ces espèces de terre dont irons avons parlé ci-dessus, lesquelles demandent plutôt du gland que de la châtaigne.

J’ai jusqu’ici parlé avec développement et non sans quelque utilité, je pense, des vignes d’Italie et des instruments qui leur conviennent ; je vais maintenant traiter de la culture des vignes telle que la pratiquent les agriculteurs des provinces, et en même temps de celle des plants d’arbres mariés aux vignes dans notre pays et en Gaule.