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Du genêt

XXXI. Les localités très arides, qui ne peuvent admettre les arbrisseaux dont nous venons de parler, plaisent au genêt. Les liens qu’on en forme sont à la fois assez fermes et très flexibles. On le multiplie de graines : et deux ans après qu’il est sorti de terre, on le transplante, ou bien, si on le laisse en place, on peut, après ce temps, le couper près de terre tous les ans, comme on le fait pour les moissons.

Les autres espèces de liens, tels que ceux qu’on tire des ronces, exigent plus de soins ; mais il est des cas où ces soins deviennent nécessaires. Le saule dont on fait des perches demande le même terrain que celui dont on tire des liens : il pousse mieux toutefois dans un lieu arrosé. On le plante par boutures, et lorsqu’elles ont jeté des rameaux, on les réduit à une seule perche, on serfouit souvent, on arrache les herbes, on ébourgeonne comme on épampre la vigne, afin qu’il pousse en hauteur au lieu de s’étendre en largeur. Ainsi cultivé, il est bort à couper quand il est parvenu à sa quatrième année. Quant à l’osier dont on veut faire des liens, on peut le couper dès la première année à deux pieds et demi au-dessus du sol, afin que de ce point du tronc il produise beaucoup de branches, et soit disposé en bras comme les vignes basses ; cependant, si le sol est sec, on ne pourra le couper qu’à l’âge de deux ans.

Des plants de roseaux.

XXXII. Le roseau exige un moindre défoncement du sol ; toutefois il vient mieux quand il est planté au louchet. Comme cette plante est très vivace, elle s’accommode de tous les terrains ; elle préfère cependant un sol meuble à une terre compacte, un sol humide à une terre sèche, la vallée au coteau. Il convient mieux aussi de le placer sur les bord des fleuves, sur les lisières des sentiers