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les pampres nés sur l’arc de la sautelle, et l’on pourra bientôt, s’il est utile de le faire, les provigner, ou les conserver pour rapporter du fruit.

De la façon des échalas, des liens, et de l’oseraie.

XXX. Puisque nous avons traité les objets qui nous ont paru les plus utiles à prescrire sur la création et sur la culture d’un vignoble, il est convenable d’enseigner à bien choisir les échalas, les jougs et les liens. On les prépare à l’avance comme une sorte de dot à donner aux vignes. Si le cultivateur n’est pas pourvu de ces objets, il devra se garder de former des vignobles, puisqu’il lui faudrait aller hors de sa terre chercher toutes ces choses indispensables, et qu’alors, comme le dit Atticus, l’acquisition en serait non seulement onéreuse, et augmenterait d’autant plus les dépenses de ses vignes, mais le transport difficile, puisqu’il ne pourrait avoir lieu que dans la saison si défavorable de l’hiver.

C’est pourquoi, avant tout, on doit avoir en sa possession des souches d’osier, des plants de roseaux, des taillis de bois commun ou des plantations de châtaigniers établies pour cet usage. Atticus pense qu’un jugère d’oseraie peut suffire pour lier vingt-cinq jugères de vigne ; que la même étendue de roseaux produit assez pour dresser les jougs de vingt jugères ; et qu’un jugère aussi de châtaigneraie fournira tous les pieux nécessaires à ces vingt jugères. L’osier, quoique venant assez bien en plaine et en terre grasse, préfère un sol arrosé ou naturellement humide. Comme le prescrivent les anciens, le terrain destiné à l’oseraie sera foui avec la houe à la profondeur de deux pieds et demi. Peu importe l’espèce que vous plantiez, pourvu qu’elle soit très flexible. Toutefois on compte trois principales variétés de l’osier : le grec, le gaulois, le sabin, que quelques personnes appellent