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telle qu’elle doit être disposée : la partie la plus rapprochée du manche et dont le tranchant est droit, s’appelle le couteau, à cause de sa ressemblance avec cet instrument ; on appelle courbure, la partie concave ; scalpel, le tranchant qui descend de la courbure ; bec, la pointe recourbée du tranchant ; hache, l’espèce de croissant qui est placé au-dessus du bec ; et glaive, la pointe horizontale qui se trouve à l’extrémité.

Pour le vigneron tant soit peu expérimenté, chacune de ces parties a sa destination particulière. En effet, quand il doit couper en avant des branches qu’il contient de la main, il emploie le couteau ; quand il les attire à lui, il se sert de la courbure ; pour polir une plaie, il use du scalpel ; le bec lui sert pour creuser ; la hache, pour couper en frappant ; et le glaive, pour nettoyer les endroits qui présentent une certaine profondeur.

La plus grande partie du travail des vignes s’exécute plutôt en ramenant la main vers soi qu’en frappant : car la plaie faite de la première manière se trouve polie du même trait ; et le vigneron appliquant son instrument au point qu’il désire atteindre, le coupe mieux. Au contraire, celui qui frappe, s’il manque la portée de son coup, ce qui arrive souvent, blesse le cep de plusieurs atteintes. L’amputation la plus sûre et la plus avantageuse est celle qui, comme je l’ai dit, s’opère en ramenant la serpe vers soi, et non par le choc de l’instrument.

Du soin à donner aux vignes qu’on veut soutenir et soumettre au joug.

XXVI. Ces opérations terminées, suit, comme nous l’avons déjà dit, le soin de soutenir la vigne et de la mettre au joug. Pour l’étayer, l’échalas est meilleur que le pieu ; toutefois, il y a encore un choix à faire. Les bons échalas se font d’olivier, de chêne, de liège, et autres variétés de ces dernières essences, lesquels ont été fendus