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arbrisseaux est telle que, plus tôt on les taille, plus ils donnent de bois, et que plus tard on fait cette coupe, plus ils rapportent de fruit.

Quelles choses le bon vigneron doit éviter ou pratiquer dans une vigne établie.

XXIV. Au surplus, à quelque époque que le vigneron procède à la taille, il y a trois considérations principales qui doivent le diriger : d’abord il s’occupera surtout du fruit à faire produire ; ensuite il réservera pour l’année suivante le meilleur bois ; puis il pourvoira à la longue durée des ceps : la négligence d’un de ces points, quel qu’il soit, causerait le plus grand préjudice au maître. Le vignoble étant divisé en quatre, parties, chacune d’elles regarde un des points cardinaux de l’horizon. Ces expositions ayant chacune des propriétés différentes, demandent aussi pour les vignes différents moyens de les traiter qui soient en rapport avec l’aspect qui leur a été donné. En conséquence, les bras étendus au septentrion doivent recevoir peu de plaies, surtout si les amputations ont lieu à l’approche des froids, qui brilleraient infailliblement les cicatrices. On ne laissera donc qu’un sarment près du joug, et l’on conservera au-dessous un courson qui, l’année suivante, renouvellera la vigne. Au contraire, du côté du midi, on ménage plusieurs sarments à fruit qui fourniront de l’ombrage à leur mère exposée à souffrir des ardeurs de l’été, et empêcheront les raisins de se dessécher avant leur maturité. Pour les points exposés soit à l’orient, soit à l’occident, il y a peu de différence à faire relativement à la taille, puisque les ceps reçoivent le soleil pendant autant d’heures sous l’une que sous l’autre de ces positions. C’est pourquoi il faudra agir d’après ce que dicteront la nature du terrain et la qualité du plant.

Voilà pour le principe général ; parlons ensuite de son