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du cep est luxuriante, il défleurira mal et se répandra en bois et en feuillage, à moins qu’on ne réduise ses branches à fruit ; si elle est faible, il souffrira de l’abondance de sa production. En conséquence, en terre grasse on permettra à chaque bras de garder deux flèches ; il ne faudra pas toutefois surcharger le cep au point de lui imposer plus de huit sarments à fruit à nourrir, à moins que la fertilité extraordinaire du sol n’autorise absolument cet excédant. Un cep surchargé de bois au delà de ce qui a été prescrit ci-dessus prend plutôt la forme d’une treille que d’une vigne. On ne doit pas souffrir, non plus, que les bras soient plus gros que le tronc ; mais, quand des côtés des bras on laissera croître des flèches, on devra exactement en couper la cime de manière qu’elle ne dépasse pas le haut du joug et que la vigne soit sans cesse renouvelée par le jeune bois, que l’on attache au joug lorsqu’il a atteint une longueur suffisante. Si quelque partie de ce bois vient à se briser ou ne s’élève pas assez, et qu’il se trouve dans un endroit qui, l’année suivante, puisse servir au renouvellement de la vigne, on le taillera pour en faire une sorte de pouce qui est appelée par les uns réserve, par les autres courson, par d’autres encore garnisaire : c’est un sarment de deux ou trois yeux, au moyen duquel, quand il a produit du bois à fruit, on supprime tout le surplus du vieux bras ; et ainsi du nouveau jet la vigne se régénère.

Cette méthode, par laquelle les vignes auront prospéré, devra toujours être suivie à l’avenir.

Comment on régénère les vignes vieillies.

XXII. Si nous devenons possesseurs de vignes dirigées autrement que nous venons de le prescrire, et que, par une négligence de plusieurs années, elles se soient élevées au-dessus du joug, on examinera quelle est la longueur