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vignerons font monter au -dessus du joug les sarments que nous en faisons descendre, et les y retiennent au moyen de ligatures rapprochées : mais cette méthode ne me paraît pas du tout devoir être approuvée. En effet, les pluies, les frimas et la grêle causent moins de dommage aux sarments pendants qu’à ceux qui sont liés et semblent, en quelque sorte, défier les tempêtes. Toutefois ces rameaux doivent être attachés avant que le fruit ne mûrisse, tandis que les grappes commencent à tourner et n’offrent encore qu’une saveur acerbe, afin que les fortes rosées ne puissent les faire pourrir et qu’elles tic soient ravagées par les vents et les animaux. Le long du chemin principal et des sentiers, les sarments doivent être recourbés en dedans du vignoble, pour qu’ils ne soient pas endommagés par le heurt des passants.

Telle est la méthode à suivre pour conduire la vigne à son joug en temps convenable. Ajoutons qu’une vigne faible ou courte doit être rabattue à deux yeux, afin de lui faire produire un bois plus vigoureux et qui d’un seul jet puisse s’élever jusqu’au joug.

Comment on doit tailler les nouvelles vignes.

XXI. Il n’y a pas d’autre taille à faire à une vigne de cinq ans, pour qu’elle conserve une bonne forme et ne jette pas trop de bois au-dessus du joug, que celle que nous avons prescrite ci-dessus ; sa tête doit donc être maintenue à un pied environ au-dessous de cet appui, et ses quatre bras, que quelques personnes appellent des duraments, seront dirigés dans tout autant de directions. Il suffira de laisser à ces bras un seul sarment à fruit, jusqu’à ce que la vigne ait acquis une force convenable ; ruais quand, après quelques années, elle sera parvenue à l’âge juvénile, le nombre de sarments à conserver lie sera plus déterminé : une terre fertile permet d’en laisser une assez grande quantité, un sol maigre n’en souffre que fort peu. Si la végétation