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En quel temps on doit transplanter les marcottes enracinées.

XVI. La transplantation des marcottes se fait d’après la même méthode. Pourvu que la température et la nature du terrain ne s’y opposent pas, on l’effectue avantageusement pendant la seconde partie de l’automne, après les ides du mois d’octobre. Si, au contraire, l’état du terrain et de l’atmosphère ne sont pas favorables, il est à propos de renvoyer l’opération au printemps prochain. On ne laissera pas trop longtemps les marcottes dans les vignes, de peur qu’elles n’en épuisent les forces et ne nuisent aux ceps des lignes. Plus tôt les vignes sont délivrées de la société des marcottes enracinées, plus facilement elles prospèrent. Dans la pépinière, au contraire, on peut conserver des vignes de trois ans, et même de quatre, pourvu qu’on les coupe entièrement ou qu’on les taille très court, car leur objet n’est pas de donner immédiatement du fruit. Lorsque la vigne sera parvenue à son trentième mois de plantation, c’est-à-dire, à soit troisième automne, elle sera sans retard attachée à des échalas plus forts que ceux qui la soutenaient ; et c’est un travail qu’on ne doit faire ni arbitrairement ni au hasard.

Si l’on fixe l’échalas près du tronc de l’arbrisseau, à la distance toutefois d’un pied, pour ne pas trop le comprimer, ni blesser ses racines, et afin que le fossoyeur puisse fouir tout autour du pied des plants ; ce pieu sera placé de telle sorte qu’il reçoive toute la violence du froid et des aquilons, et en garantisse la vigne. Si on l’établit au milieu des lignes, il faut creuser bien avant ou préparer son entrée au moyen d’un piquet, afin qu’il soit assez enfoncé pour supporter facilement et le joug et les fruits. Plus l’échalas est planté près du tronc, lors même qu’il est peu enfoncé, plus il a de force, puisque, touchant à la vigne, il est soutenu par elle, en même temps qu’il la soutient. On lie ensuite à leurs