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nous assujettirons des perches transversales : c’est cette espèce de palissade que les paysans appellent cantère. Il est fort important qu’un peu au-dessous de la courbure de la vigne, les pampres, en s’allongeant, trouvent aussitôt un point où ils s’accrochent, et qu’ils se prolongent plutôt horizontalement que perpendiculairement, parce que, soutenus par le cantère, ils résistent plus facilement aux vents. Il sera bon que ce joug ne s’élève pas jusqu’à quatre pieds tant que la vigne n’aura pas pris beaucoup de force.

Comment on doit lier la vigne.

XIII. Après avoir échalassé la vigne, il faut la lier. Cette opération a pour objet de diriger la vigne en ligne droite sur le joug. Si le pieu est placé près d’elle, comme il plaît à quelques auteurs, celui qui l’attache doit alors veiller à ce que son bois ne suive pas les courbures du pieu, s’il en a, pare qu’elle deviendrait elle-même tortue ; mais si, d’après l’avis d’Atticus et de quelques autres agriculteurs, ce qui ne me déplaît pas non plus, on laisse un peu d’espace entre la vigne et le pieu, il faut joindre le cep à un roseau bien droit, l’y attacher sur plusieurs points, et le conduire ainsi au joug. Il n’est pas indifférent de déterminer l’espèce de ligature avec laquelle on lie les vignes. Tant que leur bois est tendre, le lien ne doit pas être dur, parce que, si on employait le saule ou l’orme, la vigne en croissant se couperait elle-même. Pour cet usage, le genêt, le jonc coupé dans les marais et le glaïeul sont les plantes qui conviennent le mieux ; des feuilles de roseaux séchées à l’ombre ne sont pas non plus à dédaigner en cette, occasion.