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Quant à nous, il nous semble qu’on ne doit pas tailler trop court, ce qui arrêterait l’essor de la pousse, à moins que le jet ne soit faible ; ni tailler toujours au printemps : mais, dans la première année de la plantation, on secondera la végétation par de fréquents serfouissages que l’on pratiquera durant tous les mois pendant lesquels elle développe des feuillages, et par des épamprements qui fortifieront la tige unique que l’on aura conservée. Quand elle sera devenue forte, nous pensons qu’on doit la nettoyer en automne, ou au printemps si on le juge plus convenable, et la débarrasser des rejets que celui qui aura épampré a mal à propos laissés dans la partie supérieure du sarment : alors on pourra la fixer ait joug. En effet, la vigne doit être svelte et droite, sans cicatrices, pour que le jet de la première année s’élève au-dessus de cet appui : c’est pourtant ce qui se voit rarement et ce dont s’inquiètent peu de cultivateurs. Aussi les auteurs que je viens de citer pensent-ils qu’on doit couper les premières pousses. Quant à la taille, la meilleure n’est pas pour tous les pays celle du printemps : et là où le sol est bien échauffé par le soleil, où l’hiver est doux, la taille la plus avantageuse et la plus naturelle est celle qui se pratique en automne, puisque à cette époque les arbres, en vertu d’une loi divine et éternelle, déposent leurs fruits et leur feuillage.

Comment on doit tailler la marcotte.

XI. Voilà ce que je crois à propos de faire pour les plants. L’usage a condamné l’ancienne opinion, qu’il ne fallait pas toucher avec le fer les marcottes d’un an, parce qu’elles souffrent de son tranchant : erreur qui a été partagée par Virgile, Saserna, les Stolon et les Caton, qui ne se sont pas trompés sur ce point seulement en défendant de toucher au chevelu des plants d’un an, mais encore en faisant au bout de deux ans couper totalement