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quelquefois même la coupe entièrement. N’oublions donc pas de tenir droit depuis le fond de la fosse le sarment bien soutenu, et de le conduire ainsi jusqu’en haut. Pour le surplus, on se conformera à ce que nous avons prescrit dans notre premier livre ; puis on aplanira la terre au-dessus de laquelle s’élèveront deux yeux de la marcotte ; et le plant ayant été bien aligné, on ameublit le terrain par de fréquents binages à la boue, et on le rend léger comme de la poussière. Ainsi les sarments, les marcottes enracinées, et tous autres plants mis en terre, croissent vigoureusement, pourvu qu’un terrain meuble et tendre, débarrassé des herbes parasites, fournisse de la sève aux racines, et qu’un sol compact n’étreigne pas dans un lien serré la plante nouvellement plantée.

Depuis la plantation il faut serfouir tous les mois, et veiller à ce qu’il ne pousse pas d’herbes.

V. A vrai dire, on ne saurait déterminer combien de binages on doit faire avec la houe à deux dents, puisque, plus ils seront répétés, plus les plantes en tireront avantage ; mais, comme la dépense est naturellement bornée, il paraît généralement suffisant de fouir les nouveaux vignobles tous les trente jours, à partir des calendes de mars jusqu’à celles d’octobre, et d’extirper toutes les mauvaises herbes, surtout le chiendent : ces herbes, si on ne les sarcle pas à la main, et qu’on ne les jette pas sur la superficie du sol, repoussent, quelque petite que soit la partie qui reste en terre, et brûlent tellement les jeunes plants de vigne, qu’ils deviennent galeux et rabougris.

De l’épamprement à faire aux marcottes tant simples qu’enracinées.

VI. Que notre plantation ait été faite, soit en sarments,