Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/329

Cette page n’a pas encore été corrigée

Contre l’opinion d’Atticus et de Celse : que des tranchées de deux pieds de profondeur ne sont pas suffisantes pour la plantation des marcottes de vigne.

1. LORSQUE vous eûtes lu, devant plusieurs agronomes, Publius Silvinus, le livre que j’ai écrit sur la plantation des vignes, vous dîtes qu’il s’en trouva quelques-uns qui, tout en donnant des éloges à mes autres préceptes, en critiquèrent deux ; d’abord ils pensent que je fais creuser trop avant les tranchées pour les marcottes de vigne, en ajoutant neuf pouces à la profondeur de deux pieds qu’avaient fixée Celse et Atticus ; ensuite ils n’approuvent pas que je ne donne qu’un soutien à chaque marcotte enracinée, quand ces deux auteurs permettent, pour diminuer la dépense, d’écarter du pied de chacune deux sarments pour leur faire couvrir deux échalas sur la même ligne d’une rangée. Ces deux assertions reposent plutôt sur une phrase ambiguë que sur la vérité. En effet (pour réfuter d’abord ce qui d’abord est contesté), pourquoi, si nous devons nous contenter d’une fosse de deux pieds, disons-nous qu’on doit labourer au-dessous du point où nous plaçons la vigne ? On dira que c’est pour qu’il se trouve sous elle de la terre ameublie qui, par sa dureté, n’écarte pas ou ne repousse pas les nouvelles radicules qui se développent. Mais ce but ne sera-t-il pas atteint lorsque le fonds aura été remué au louchet,