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par l’effet de l’humidité, et, par l’altération qu’elle subissait, faisait périr dans son voisinage les jeunes racines qui commençaient â s’étendre ; après quoi la partie supérieure de la marcotte se desséchait. Bientôt Jules Atticus et Cornelius Celse, auteurs des plus célèbres de notre âge, suivant les traces des deux Saserna, père et fils, retranchèrent tout ce qui restait du vieux bois au point même où naît le nouveau, et ainsi ne plantèrent que ce que l’on nomme proprement crossette.

Ce que doit observer celui qui plante une vigne.

XVIII. Jules Atticus plante ses marcottes après leur avoir tordu et recourbé la tête, de peur qu’elles n’échappent an pastinum. Les cultivateurs appellent pastinum l’outil en fer bifurqué ou à deux dents, avec lequel on enfonce les marcottes : c’est pourquoi ils désignent sous le nom de repastinées, les vieilles vignes dont on a remanié le fonds. On appelait proprement ainsi un vignoble resté en culture ; maintenant, par ignorance des choses anciennes, on nomme repastiné tout terrain travaillé pour recevoir un vignoble. Mais revenons à notre objet. La méthode de Jules Atticus, du moins c’est mon opinion, est vicieuse en ce qu’il tord la tête de ses marcottes, et il existe plus d’un motif pour s’écarter de son procédé : d’abord, parce qu’aucun plant, tourmenté et brisé avant d’être mis en terre, n’y pousse aussi bien que celui qui y est déposé sain et sans altération ; ensuite, parce que ce plant, recourbé et tourné en l’air quand on l’enterre, opposera, lorsque le temps de l’arracher sera venu, de la résistance au fossoyeur comme ferait un croc, et, ainsi attaché au