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que ce compost introduit à propos de la chaleur dans ces tranchées pendant les hivers froids et humides, et, durant l’été, fournit de l’humidité et de la sève. Si le terrain auquel on confie la vigne paraît maigre, il est d’avis qu’il y faut apporter de la terre grasse pour mettre dans les fosses. Le prix des vivres et de la journée de travail nous mettra à même d’apprécier si cette dépense est admissible.

Quelle quantité de terrain remué à la boue suffit à la vigne.

XVI. Le terrain remué à la houe et légèrement humide convient à la plantation de la vigne ; mais il vaut mieux cependant la confier à un sol aride qu’à une terre marécageuse. Quand le plant est élevé de plusieurs nœuds au-dessus de la surface des fosses, on coupe le superflu du jet, en laissant subsister seulement deux yeux au-dessus du sol, et on comble de terre chaque tranchée. La terre étant ensuite nivelée, on introduit des marcottes entre les plants : il sera suffisant d’en piquer dans le milieu de l’intervalle vacant entre les vignes et sur la même ligne. Les marcottes ainsi disposées pousseront mieux, et il se trouvera assez d’espace pour que l’on puisse cultiver le plant qui est dans les rangées. Ensuite dans la même ligne que les marcottes enracinées, il sera, en cas que quelqu’une des jeunes vignes vienne à y mourir, une ressource pour la remplacer. On doit planter cinq marcottes dans l’espace d’un pied, et ce pied est pris à partir du milieu de l’intervalle, de manière que, de chaque côté, la distance soit égale. Jules Atticus estime que pour une telle plantation seize mille marcottes suffisent. Quoi qu’il en soit, nous en mettons quatre mille de plus, parce qu’il en périt une grande partie par la négligence des vignerons, et que, de celles qui survivent, le nombre diminue par les remplacements