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effet, il en périt moins, puisque, plus fortes, elles supportent mieux la chaleur, le froid et tous les mauvais temps ; elles croissent d’ailleurs plus promptement, d’où il résulte qu’elles sont plus tôt en état de donner du fruit ; ajoutons encore qu’on peut sans danger lui faire subir plusieurs transplantations. Pourtant, au lieu de plant enraciné, on peut faire usage de simples marcottes en terre légère et facile à manier ; mais, si elle est compacte et lourde, il faut nécessairement lui confier de la vigne toute faite.

Il vaut mieux planter en terrain défoncé qu’en novales.

XV. La vigne sera donc plantée en terre bien labourée, nettoyée, hersée et aplanie, en laissant cinq pieds de distance entre les lignes, si le sol est maigre ; six, s’il est médiocre ; mais, quand il est gras, on donne un espace de sept pieds, parce que là il faut un intervalle plus large pour suffire au développement des sarments, qui y viendront nombreux et fort longs. On la disposera en quinconce par le procédé suivant qui ne présente aucune difficulté dans sa pratique. On coud sur un cordeau des morceaux d’étoffe pourpre ou de toute autre couleur éclatante, séparés entre eux par une distance d’autant de pieds qu’on en veut mettre entre les vignes ; puis, ainsi préparé, le cordeau est tendu sur le champ, et à chaque marque on fiche un roseau en terre : ainsi sont déterminés à pareils intervalles les rangs qu’on désire tracer. Cela fait, l’ouvrier chargé de conduire les fosses commencera son travail, et, franchissant alternativement un des intervalles marqués sur la rangée, il pratiquera, depuis un roseau jusqu’au suivant, une tranchée qui n’aura pas moins de deux pieds et demi de profondeur dans les terrains plats ; de deux pieds neuf pouces si le sol est incliné, et de trois pieds si la pente est rapide.