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aussi l’oléaginie, la murgentine, qui est la même que la pompéienne, la numisienne, la vénucule aussi appelée scirpule et sticule, la frégellane noire, la mérique, la rhétique, et la grande arcelaque, la plus productive de toutes les espèces que nous connaissons, et que beaucoup de personnes confondent à tort avec l’argitis. Il me serait fort difficile de dire dans quelle classe on doit placer la pergulane, l’irtiole et la féréole, que je ne connais que depuis peu de temps. Quoique j’aie reconnu qu’elles sont assez productives, je ne saurais encore prononcer sur la bonté du vin qu’on en retire. Nous avons aussi découvert une vigne précoce qui nous était inconnue jusqu’alors : les Grecs l’appellent dracontion. On peut comparer sa fécondité et l’agrément de sa saveur aux mêmes qualités qu’on remarque dans l’arcélaque, la royale et la biturique, et en outre à la force généreuse du vin d’aminée. On compte encore beaucoup d’espèces de vignes, dont nous ne pourrions garantir ni le nombre ni les noms. « Car [comme dit le poète] il est sans importance de les énumérer. Qui voudrait les connaître toutes, voudrait savoir combien le zéphyr bouleverse de grains de sable dans la mer de Libye. » En effet, tous les pays et presque tous les cantons de ces pays possèdent des espèces de vignes qui leur sont particulières et qu’ils nomment à leur manière ; certaines variétés ont, en changeant de lieu, changé aussi de nom, et, comme nous l’avons dit, quelques-unes, en quittant leur pays, ont perdu leur qualité primitive au point de ne pouvoir plus être reconnues. Et, pour ne point parler de l’immensité du globe, dans l’Italie même, les peuples, même voisins, ne s’accordent point dans les noms qu’ils donnent aux vignes, et leur en assignent chacun de différents. Aussi, un maître sage doit-il se garder de faire