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Si nous désirons obtenir du vin, nous choisirons la vigne qui excelle par la bonté du fruit et par la vigueur du bois : double qualité importante, l’une pour les revenus du cultivateur, l’autre pour la durée du plant. La meilleure vigne est celle qui ne se couvre pas trop tôt de bourgeons, qui défleurit de bonne heure, celle dont le fruit ne mûrit pas trop tard, qui résiste facilement aux frimas, aux brouillards et au charbon, qui ne pourrit pas à la pluie et résiste à la sécheresse prolongée. Tel sera l’objet de notre choix, fût-elle médiocrement féconde, pourvu que nous possédions un terrain qui donne art vin un goût fin et distingué ; car dans le cas où il ne donnerait qu’un produit vulgaire et sans nul mérite, il faudrait planter le cépage le plus productif, afin que l’abondance augmente notre revenu. Presque toujours, et en quelque état que ce soit, les vignobles produisent en plaine plus de vin, et sur les coteaux le donnent de meilleure qualité. Cependant, sous un climat tempéré, les vins des pentes exposées au vent du nord sont plus abondants, ceux des pentes exposées au vent dut raidi sont plus généreux. Il n’y a pas de doute que telle est la nature de quelques vignes, que, suivant la position du terrain, un vin soit tantôt supérieur en qualité, tantôt inférieur. Seules, les vignes aminées passent pour produire, partout où on les plante, excepté sous un ciel trop froid, et quoique dégénérées, un vin qui surpasse tous les autres en saveur, bien que comparées entre elles, elles donnent des vins d’un goût plus ou moins parfait. Quoique ces vignes n’aient qu’un seul nom, elles ne se bornent pas a une seule espèce. Nous en avons connu deux, dont la plus petite variété défleurit plus tôt et mieux que la grande. Elle est propre à être mariée aux arbres, ainsi qu’à être attachée au joug : dans le premier cas, elle demande une terre grasse ; dans le second, elle en préfère une médiocre. Elle l’emporte de beaucoup sur la grande variété, parce qu’elle supporte