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ne le rangent-ils pas qu’ils ne l’aient laissé, quelques jours se recuire et se refroidir. Après la récolte des foins vient bientôt celle des grains, que nous ne saurions entreprendre convenablement si nous n’avons eu le soin de disposer les instruments propres à l’effectuer.

De la façon d’une aire.

XX. Pour que l’aire qu’on forme sur le sol soit propre au battage, il faut préalablement enlever l’herbe qui couvre sa superficie, puis le défoncer, y mêler de la paille et de la lie d’huile non salée, et rendre la place nette (par ce moyen on garantira le grain du ravage des rats et des fourmis) ; on l’aplanira ensuite à la hie ou on l’affermira au moyen d’une meule ; et, après avoir répandit de nouvelle paille qu’on battra de nouveau, on laissera sécher au soleil. Quelques personnes cependant préfèrent pour leur aire l’emplacement où les fèves ont été dépouillées de leurs cosses, et le polissent quand cette opération est terminée : en effet, foulées par les bestiaux qui marchent sur ces légumes, les herbes sont écrasées par la corne de leurs pieds, et la place se trouve ainsi mise à nu et devient une aire propre à tous les battages.

De la moisson et du battage.

XXI. Quand les grains seront mûrs, on s’empressera de les moissonner avant qu’ils ne soient rôtis par l’ardeur du soleil, qui est excessive au lever de la canicule. Tout retard serait préjudiciable : d’abord ils deviendraient la proie des oiseaux et des autres animaux ; ensuite les grains et même les épis tomberaient promptement lorsque les