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sur ces terrains les sucs du fumier. C’est pourquoi les agriculteurs, tant soit peu expérimentés, fument plus largement, même dans les terres labourées, les collines que les vallées, parce que, je le répète, les pluies font toujours descendre les parties les plus grasses des amendements.

Comment le foin coupé doit être traité et serré.

XIX. On doit choisir pour couper le foin le moment où il n’est point encore desséché ; car, outre qu’il est plus abondant alors, il fournit aux bestiaux une nourriture plus agréable. Or, il y a une juste mesure à observer pour sécher le foin : il ne doit être serré ni trop sec, ni trop vert. Dans le premier cas, ayant perdu tous ses sucs, il n’est propre qu’à faire de la litière ; dans le second cas, s’il en conserve trop, il pourrit sur les planchers du grenier, et peut souvent, par l’effet de la chaleur fui s’y développe, prendre feu et occasionner des incendies. Quelquefois aussi, la pluie tombe sur le foin qui vient d’être coupé : s’il est fortement mouillé, il est inutile de l’enlever dans cet état ; il vaut mieux attendre lue la couche supérieure en soit séchée par le soleil, puis le retourner, et quand les deux côtés ne sont plus humides, l’amasser en raies et le lier en bottes. On ne prendra pas alors de repos qu’il ne soit rentré à la ferme. Si cependant on ne pouvait l’y transporter ou le mettre en bottes, on se bornerait alors à former de ce qui sera bien sec des meules qu’on terminera en pointe très-aiguë : par ce moyen, on protégé avantageusement le foin contre les eaux du ciel. Lors même que les pluies rie tomberaient pas, il serait cependant convenable clé former les : Meules dont il s’agit, parce que, s’il reste quelque humidité dans le foin, elle transsudera et se recuira dans le tas. Aussi les cultivateurs expérimentés, quoique leur foin soit déjà porté à l’abri, s’il a été recueilli précipitamment,