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est un remède efficace : en le nourrissant de fumier vous rappellerez en lui ses forces perdues. Cet engrais ne sera pas seulement utile aux végétaux que l’on confie aux sillons qu’a tracés la charrue, les arbres et les arbustes tireront aussi de cet aliment un puissant secours. Si, comme il le paraît, le fumier est d’une si grande utilité aux agriculteurs, je pense qu’il est tout à fait à propos d’en parler ici, d’autant plus que les anciens auteurs, sans avoir omis d’en faire mention, s’en sont pourtant légèrement occupés.

Des espèces de fumiers.

XV. On compte trois espèces principales de fumier, lesquelles proviennent des oiseaux, des hommes, et des bestiaux. Le fumier d’oiseaux passe pour le meilleur de tous, et d’abord celui qu’on tire des colombiers, ensuite celui que fournissent les poules et les autres volatiles, en exceptant les oiseaux aquatiques et nageurs, tels que le canard et l’oie, dont la fiente est même nuisible à la terre. Nous faisons un grand cas du fumier de pigeon, que nous avons reconnu très propre à faire fermenter la terre, quand il est employé dans de justes proportions. Au second rang sont les excréments de l’homme, si on les mélange avec les autres immondices de la ferme ; car, seule, cette espèce de fumier est naturellement trop chaude et, par conséquent, brûle la terre. L’urine humaine convient particulièrement aux arbres, quand on l’a laissée vieillir pendant six mois. Répandue art pied des vignes et des arbres fruitiers, elle les rend plus féconds ; et non seulement elle en accroît la production, mais elle améliore la saveur et l’odeur du vin et des fruits. On peut avec avantage mélanger avec l’urine d’homme la vieille lie d’huile, pourvu qu’elle ne soit pas salée, et en arroser les arbres fruitiers, surtout les oliviers ; car