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la première, qui se défend par sa propre force, ni à la seconde, qui ne peut produire autre chose. Après l’équinoxe, vers le milieu des semailles, la terre ayant reçu deux labours, on la confie aux sillons, si le sol est gras, mais plus tôt, s’il est maigre. Six modius couvriront bien un jugère. Quand elle commence à mûrir, on se hâte de la couper avant tout autre blé : car son chalumeau se brise facilement, et le grain, n’étant revêtu d’aucune balle, tombe promptement ; aussi nulle autre espèce ne se bat-elle plus facilement. Après la moisson, vous laisserez reposer un an le champ qui l’a produite, ou vous le fumerez abondamment, et vous purgerez la terre des influences pernicieuses qu’elle pourrait avoir conservées. Il est une autre espèce d’orge que les uns appellent distique, les autres galate ; son poids et sa blancheur sont remarquables : mêlée avec le froment, elle fournit un excellent pain de ménage. C’est vers le mois de mars qu’on la sème en terrain très gras, mais frais. Elle rendra davantage si la douceur de l’hiver permet de la mettre en terre vers les ides de janvier. Chaque jugère en demande six modius. On place parmi les blés le panis et le millet, quoique je les aie rangés au nombre des légumes. Dans beaucoup de contrées les paysans en font leur nourriture. Ils se plaisent dans une terre légère et meuble, et réussissent bien, non seulement en terre sablonneuse, mais aussi dans le sable même, pourvu que le temps soit humide ou le sol arrosé ; mais ils redoutent la sécheresse et l’argile. On ne peut les semer avant le printemps, parce qu’une douce température leur est seule favorable. Au surplus, c’est dans la dernière partie