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de pigeon ou, à défaut, des ramilles de cyprès ; mais il est préférable de faire écouler toute eau nuisible, au moyen d’une rigole : sans cette précaution, les remèdes que nous venons d’indiquer seraient inutiles. Il est des personnes qui doublent d’une peau d’hyène un semoir de trois modius, et qui, après y avoir laissé séjourner quelque temps la semence, l’en tirent et la répandent, ne doutant pas qu’avec cette précaution elle ne réussisse bien. Quelques animaux qui vivent sous terre font périr les grains déjà avancés dans leur végétation, en attaquant la racine. Pour prévenir ce dégât, on fait macérer pendant une nuit, dans le suc de l’herbe que les paysans appellent sédum, et qu’on a étendu d’eau, les semences qu’on veut confier à la terre. Plusieurs agriculteurs délayent dans de l’eau le suc exprimé du concombre serpentaire et de sa racine broyée, et suivent, pour le reste, le procédé que nous venons d’indiquer. Quelques autres arrosent les sillons avec ces liqueurs ou bien avec de la lie d’huile sans sel, lorsque le dommage commence à paraître, et par ce moyen chassent les animaux nuisibles. Je dois maintenant prescrire ce qu’il faut faire, après que la moisson aura été apportée sur l’aire, pour préparer le futur ensemencement ; car, comme dit Celse, lorsque le grain est de médiocre qualité, il faut choisir les plus beaux épis et les séparer du reste pour en tirer la semence. Quand la récolte aura été plus favorable, le grain battu sera purgé au crible, et toujours on réservera pour la semence celui qui, en raison de sa grosseur et de son poids, tombera au-dessous de l’autre. Cette précaution est fort utile, car sans elle les froments dégénèrent, même dans les lieux secs, quoique moins promptement que dans un sol humide. Au surplus, il n’est pas douteux qu’un gros grain ne donne quelquefois