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semé, même dans un terrain sec : c’est, du reste, ce qui se fait dans certaines provinces où tel est l’état du ciel. La semence jetée dans une terre sèche et bien hersée ne pourrira pas plus que dans un grenier, et lorsque la pluie est arrivée, une seule journée suffit pour faire lever l’ensemencement fait depuis un grand nombre de jours. A la vérité, Tremellius assure que, avant les pluies les oiseaux et les fourmis auront mangé ce grain, pendant que le champ reste desséché sous le ciel serein de l’été ; et, après plusieurs expériences à ce sujet, nous avons nous-même reconnu la vérité de cette assertion. Dans les terres de cette espèce, il est plus avantageux de semer l’adoréum que le froment, parce que le premier de ces grains est pourvu d’une balle ferme et durable, qui lui permet de résister contre une humidité prolongée.

Combien il faut de modius de semence par jugère, et recettes pour les semences malades.

IX. Le jugère d’un champ gras demande ordinairement quatre modius de froment ; il en faut cinq dans un terrain médiocre. On sème neuf modius d’adoréum, si le sol est excellent ; s’il n’est que de médiocre qualité, il en veut dix. Quoique les auteurs ne soient pas d’accord sur cette quantité, l’expérience nous a pourtant fait reconnaître qu’elle est la plus convenable. Si quelqu’un pourtant ne veut pas l’adopter, il peut suivre les préceptes de ceux qui veulent qu’on sème par chaque jugère de bonne terre, soit cinq modius de froment, soit huit d’adoréum, et qu’on observe la même proportion pour les terrains médiocres. Nous-même, nous ne trouvons pas toujours bon de nous assujettir à la mesure que nous avons conseillée,