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DE LA GRANDE ARMÉE

M. Labarre, jaloux comme tout créateur d’arriver à un dénoûment quelconque, avait compris qu’il ne parviendrait à obtenir d’achever le monument qu’en parlant d’économie, qu’en ne demandant que ce qui était strictement nécessaire pour le terminer. Aussi, dans ses nouveaux projets ne fut-il pas question de remplacer les ornements nombreux qui se trouvaient sur le premier plan. Voyant même que l’on avait renoncé à placer la statue de Henri IV sur le faîte, que Louis XVIII ne se souciait pas d’y figurer, il imagina de proposer pour couronnement un globe traversé par une flèche perpendiculaire.

Cette flèche ne plut pas et on décida, — je ne sais où, — de la remplacer par une couronne royale, puis de fleurdeliser le globe.

En 1824 je vis placer ce singulier ornement, aussi bien qu’une galerie en fer pour entourer la plate-forme régnant sur le chapiteau. Mais ce fut seulement le 24 août, veille de la Saint-Louis, qu’on le découvrit comme s’il se fût agi de quelque chef-d’œuvre. Le globe en cuivre doré avait 5 pieds 6 pouces de diamètre, 85 pieds de superficie. Quatre énormes fleurs de lis lui servaient d’ornement ; la couronne reposait dessus… À une certaine distance il n’était pas facile de deviner ce que c’était que ce bizarre assemblage.

Vers le milieu de 1823 l’échafaudage qui emprisonnait la colonne de toutes parts depuis près de seize années, fut enlevé et elle put enfin paraître dans tout son éclat.