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COLONNE

le tourna tant que l’on put en ridicule ; mais on n’osa plus parler d’abattre la base de la colonne et de vendre sur place les matériaux qui la composaient.

En juin 1819, une proposition plus sérieuse fut faite au conseil général. Voici de quelle manière s’exprimait son auteur :

« Un prince français digne héritier des vertus qui brillent sur le trône des Bourbons, voyageant naguère dans l’un des départements le plus long-temps et le plus cruellement agité, prononçait ces mots : Union ! oubli ! et aussitôt ils ont été répétés par tous les Français, amis de la patrie et du roi.

» Union !… Tel est, à la fin d’une révolution si profonde et si heureusement terminée, tel est le vœu, tel est le besoin de tous les cœurs fatigués de dissensions et de haines.

« Oubli !… Oui, nous oublierons nos cruelles discordes et les fautes qui les ont produites et les malheurs qu’elles ont amenés. Mais cet oubli n’atteindra pas les glorieux événements, les exploits mémorables. Nous oublierons et les projets d’envahissement et les attentats à l’indépendance des nations et quelques entreprises injustes punies par tant de désastres. Mais nous n’oublierons pas le dévouement, l’activité, l’héroïsme de nos guerriers. Nous n’effacerons pas des souvenirs qui, au milieu de nos malheurs, élèvent encore le nom français et commandent l’estime aux nations étrangères.

» Nous nous rappelons ce mot d’un autre prince