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COLONNE

mes compagnons d’étude. Aussi s’éleva-t-il de nombreuses réclamations, les unes inspirées par un véritable dévouement aux arts, les autres par l’esprit de parti. Mais enfin le but était le même. C’était l’achèvement du monument qui avait déjà coûté tant d’argent, de travaux et de peines, que l’on sollicitait avec instance. Une dette avait été contractée envers le département du Pas-de-Calais, on en voulait l’acquittement.

De 1814 à la fin de 1816, les plaintes un instant arrêtées par les événements qui furent la conséquence des cent-jours et de la seconde restauration, n’eurent pas toute l’unité désirable, mais, en juillet 1817, M. Malhouet, alors préfet du Pas-de-Calais, réclama avec énergie l’achèvement du monument. Il le réclama au nom des arts, de la France, en faisant adroitement remarquer, pour ne pas éveiller de jalouses et ombrageuses susceptibilités, qu’il ne portait aucune empreinte qui retraçât son origine et sa destination ; que nul bas-relief, nulle sculpture n’offrait les emblèmes du gouvernement qui n’était plus.

En effet, sous prétexte que le travail n’en était pas bon, — que les sujets n’étaient pas de nature à être conservés ; que la matière même n’était pas de belle qualité, statue et bas-reliefs avaient été fondus.

La statue de Napoléon, exécutée par le sculpteur Houdon, et haute de quatorze pieds sans le bouclier, avait servi avec le bronze, depuis long-temps ras-