Page:Colomb - Le violoneux de la Sapinière, 1893.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À la bonne heure ! voilà la vraie prière d’un soldat.

CHAPITRE XV

La petite Anne à la recherche d’un livre amusant.

La petite Anne se trouva bien embarrassée, lorsque, après le repas de midi, son père sorti, ses devoirs faits et ses leçons apprises, elle grimpa sur une chaise devant sa bibliothèque et s’occupa de chercher un livre pour Emmanuel. Anne était par nature une âme dévouée ; il ne lui vint pas un instant à l’esprit l’idée de porter au prisonnier les livres qu’elle aimait, ceux qui la faisaient pleurer ou ceux qui la faisaient rire. Elle sentait très-bien qu’un livre amusant pour une petite fille de neuf ans peut ne l’être pas du tout pour un collégien de treize. Elle laissa donc de côté les Mémoires d’une poupée, les Contes du chanoine Schmid, Cendrillon et le Petit Poucet, et alla droit à la planche supérieure, où Mlle Léonide avait rangé un certain nombre de volumes en lui disant : « Tu les liras quand tu seras plus grande. » Elle les prit l’un après l’autre et se mit à les parcourir en se demandant à chaque page : « Si j’étais un grand garçon comme