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le violoneux de la sapinière.

temps à faire des pensums. Quand je pense que j’en ai encore pour cinq ou six ans au moins de cette vie-là !

— Pauvre Emmanuel ! Et dire que vous voilà encore en prison pour vos vacances ! Je reviendrai vous voir dans la journée, si je peux. Voulez-vous que je vous apporte un livre pour vous désennuyer ?

— Mais je ne m’ennuie pas : je ne m’ennuie jamais quand je ne travaille pas, moi. Je n’ai pas de pensums à faire, c’est toujours autant de gagné ; et puis peut-être qu’on fera encore aujourd’hui des visites de cérémonie, et je n’en serai pas ; j’aime mieux être ici, surtout si vous venez me voir. Pour les livres, si vous en avez un bien amusant, apportez-le, nous rirons ensemble, ce sera plus drôle.

— À revoir, Emmanuel, à tantôt ! »

Et Anne sortit de la grange en enfermant le prisonnier.